anakAléatoire 95, ton lapin, alice... : 13, 0, 19
Alice, je te l'avais promis... Le voici enfin, il est venu sous ma plume tout à l'heure, dans la brise de l'après midi, alors que je faisais mes couleurs sous les ciel incertain. Il est venu le lapin gambadant, dans un ciel de nuit qui rosit les feuillages, sous le halo de lune...
Lapin, vole !
Lapin, joue !
Lapin, gambade pour moi
...
A6 - Lapin d'Alice - 29 mai 2008 - anaka ©
Lapin,
je n'ai pas le coeur à courir
à travers champs sous la pleine lune.
J'ai le coeur trop lourd
il pèse le poids d'un âne mort
le poids d'une amertume
qui s'est glissée
entre mes seins
comme une voleuse
je n'ai rien vu venir
à présent
elle m'enserre
et m'étouffe,
elle occupe toute la place
et je n'arrive pas à penser sans elle.
Lapin,
toi qui ne crains pas de rester
sous la pleine lune,
offert aux prédateurs,
je te le dis,
je vais faire comme toi.
Saisir une carotte,
la déguster
sans me soucier
de qui me convoite
de qui veut me dévorer
de qui fera de moi sa proie.
je ferai de ma proie cette carotte
et je me rirai des menaces
des prétentieux prédateurs
des sombres affamés
de la nuit noire
de mes nuits esseulées
de ce trou dans mon coeur
de ma vie qui se ronge
et passe sans jamais cesser
de plus en plus vite
de plus en plus
tout
et rien
je n'y comprends plus guère
je voudrais me reposer
et ne plus rien provoquer
juste attendre,
sous le chêne rosi
par le sourire de la lune,
comme le lapin,
d'alice,
très sage,
très content
de sa carotte
et de son poil
bleuté.
Lapin, joue !
Lapin, gambade pour moi
...
A6 - Lapin d'Alice - 29 mai 2008 - anaka ©
Lapin,
je n'ai pas le coeur à courir
à travers champs sous la pleine lune.
J'ai le coeur trop lourd
il pèse le poids d'un âne mort
le poids d'une amertume
qui s'est glissée
entre mes seins
comme une voleuse
je n'ai rien vu venir
à présent
elle m'enserre
et m'étouffe,
elle occupe toute la place
et je n'arrive pas à penser sans elle.
Lapin,
toi qui ne crains pas de rester
sous la pleine lune,
offert aux prédateurs,
je te le dis,
je vais faire comme toi.
Saisir une carotte,
la déguster
sans me soucier
de qui me convoite
de qui veut me dévorer
de qui fera de moi sa proie.
je ferai de ma proie cette carotte
et je me rirai des menaces
des prétentieux prédateurs
des sombres affamés
de la nuit noire
de mes nuits esseulées
de ce trou dans mon coeur
de ma vie qui se ronge
et passe sans jamais cesser
de plus en plus vite
de plus en plus
tout
et rien
je n'y comprends plus guère
je voudrais me reposer
et ne plus rien provoquer
juste attendre,
sous le chêne rosi
par le sourire de la lune,
comme le lapin,
d'alice,
très sage,
très content
de sa carotte
et de son poil
bleuté.