J'ai lu : Syngué Sabour
C'est bien la première fois que je lis un prix Goncourt... en cours ! Pourtant celui-ci m'a sauté dans la main, et a saisi mes yeux et mon esprit jusqu'à la dernière ligne.
La pierre de patience est le corps inerte de l'homme, auquel la femme s'adresse dans un mélange de haine et d'amour. Dans un désir de vie tellement puissant que ses mots pourraient le réanimer, lui au risque de sa perte à elle...
Atiq Rahimi écrit en français, et cette langue non maternelle lui permet de se glisser dans le corps et l'âme de la femme, au point de ne faire qu'un avec son héroïne. On dirait un scénario, une pièce à huis-clos, dont on ne peut sortir qu'avec lui, et quand il le désire seulement.
Avant de m'envoler pour l'Asie, j'avais envie de vous confier ce coup de coeur, ce coup au coeur irrévocable.
Urgence de lire, parce qu'il n'y a pas qu'en Afghanistan que les hommes n'écoutent pas les femmes, et que les femmes se battent avec les armes de l'amour pour lutter contre la guerre...
Extrait
"... Tu dois connaître cette histoire militaire ou un officier essaie de démonter aux nouveaux appelés la valeur d'une arme. Il demande alors à un jeune soldat, Bénhâm :
- Tu sais ce que tu as sur ton épaule ?
Bénhâm dit :
- Oui, chef, c'est mon fusil !
L''officier hurle :
- Non imbécile ! C'est ta mère, ta soeur, ton honneur !
Puis il passe à un autre soldat et lui pose la même question. Le soldat répond :
- Oui chef ! C'est la mère, la soeur, l'honneur de Bénhâm !
Elle rit toujours.
- Cette histoire est tellement juste ! Vous les hommes, quand vous avez des armes vous oubliez vos femmes.
Elle replonge dans le silence, sans cesser de caresser les cheveux de l'homme. Affectueusement. Longuement. "
- Tu sais ce que tu as sur ton épaule ?
Bénhâm dit :
- Oui, chef, c'est mon fusil !
L''officier hurle :
- Non imbécile ! C'est ta mère, ta soeur, ton honneur !
Puis il passe à un autre soldat et lui pose la même question. Le soldat répond :
- Oui chef ! C'est la mère, la soeur, l'honneur de Bénhâm !
Elle rit toujours.
- Cette histoire est tellement juste ! Vous les hommes, quand vous avez des armes vous oubliez vos femmes.
Elle replonge dans le silence, sans cesser de caresser les cheveux de l'homme. Affectueusement. Longuement. "